commentaireliensmail <morceaux choisis> *Les artistes se prononcent..
*Le spectateur à l'oeuvre
*Lettre à un jeune critique





je me le demande aussi.


Je crois que la peur de mots et de l'engagement, et la peur de déplaire aux principaux responsables en sont les principales responsables ; une prudence de bon aloi ; ne rien faire plutôt que risquer une erreur. laquelle est souvent fatale puisqu'une mauvaise prise de position te suit comme une casserole pendant des années, voir plombe toute ta vie. étonnant phénomène dans un milieu où l'on pourrait s'attendre à du débat, à de l'agitation d'idées, peut-être aussi à un minimum de tolérance.
Dans le désert critique d'une petite province reculée j'ai commis ces dernières années quelques lignes de commentaires fantaisistes, personnels et sans prétention sur des expositions visitées. j'essayai que cela ne ressemble pas à de-la-critique-d'art-contemporain. j'espérais aussi que ces propos s'attireraient droits de réponses indignés, compléments d'information, corrections avisées, leçons pertinentes peut-être...une sorte de mutualisation de contenus sous le signe de la parabole de l'aveugle et du paralytique. (les deux ont des difficultés mais s'ils s'aident ils avancent mieux ensemble) ben rien. mais rien du tout... pas une cacahuète.
Jusqu'à hier soir où un confrère me demande d'ôter une partie d'article où j'écorniflais un peu son installation dans une expo d'il y a deux ans. cherchant son nom sur les moteur de recherche il n'aime pas trouver cette référence trop peu laudative en tête de page. cela gâche un peu son inscription au registre du ministère avec juste l'adresse et le téléphone. voilà, je continue donc à me poser la même question. ---------------

PS: pour l'appellation "art actuel" je crois que c'est fred forest qui l'a proposé le premier (à ma connaissance seulement) pour remplacer le terme art contemporain qui désignait trop à son goût un mode de fonctionnement que beaucoup critiquent.

corridalement
pol guezennec  quimper, finistère
16.11.02

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Le spectateur à l'œuvre


Serait-ce encore une rumeur ?
Paraîtrait que c'est le spectateur qui fait l'œuvre. Et moi qui croyait que c'était l'artiste ! Voilà sans doute pourquoi on nous assène à tout va " participation du spectateur ", " interactivité "… Et l'art devient animation. Et quoi ? Est-ce dire qu'il ne se passait rien quand il y a des siècles le spectateur contemplait la toile ? Suffit-il de cliquer sur un bouton pour qu'existe un échange, une relation ?
Ils croient nous montrer la lune derrière la lapalissade. Eh bien non, ce n'est pas le spectateur qui fait l'œuvre même si à sa manière il y participe. Car après tout, c'est lui qui voit, comprend, vibre, sent, ou peut-être pas et décide ce qu'elle représente pour lui… Mais cela lui est tout à fait personnel et ne saurait tenir lieu de vérité. Ce ne peut pas être : " l'artiste propose et le public dispose ". L'artiste propose, certes, et cela suffit amplement. Car sa démarche, ce qu'il peint, voit, découvre, partage, doit être un bouleversement pour lui, pour l'art, pour le monde. Et dans ce sens, l'œuvre se suffit à elle-même. Après, tant mieux si elle trouve résonance. Mais ce ne devrait pas être son but.
La relation entre l'œuvre et le spectateur a toujours existé. Il ne s'agit pas d'une invention de l'art contemporain même s'il n'arrête pas d'en jacasser. Aujourd'hui, il semble cependant que l'artiste ne puisse pas s'en contenter. Il faut que le spectateur participe ! Combat politique des années 60 où il s'agissait de permettre à chacun d'accéder à l'art (belle utopie lorsqu'elle ne sombre pas dans le populisme). Aujourd'hui, le rêve de la plupart des " artistes " est de serrer des mains et de devenir une star. Alors pourquoi ne pas aller un peu flatter du spectateur ? Pourquoi ne pas le mettre dans des positions et des situations plus ou moins (in)confortables et lui donner l'illusion qu'il participe à quelque chose ?
Et d'abord, le spectateur, c'est qui, c'est quoi ? Y a-t-il un profil type, un standard pour lequel créer ? Imaginons-le gros et joufflu, le cigare au coin des lèvres, reniflant un doigt dans le nez face à l'œuvre et lâchant des borborygmes pour tout verdict : " bon , mauvais , sympa, nul à chier "…ou mieux encore : " ce serait chic dans le couloir de l'entrée "… Imaginez maintenant la tête de l'œuvre sur mesure…
On ne peut pas créer pour le spectateur : il n'existe pas . Sans doute l'une des première question à laquelle il faudrait répondre c'est : à qui je m'adresse ?
" Le spectateur fait l'œuvre " est un alibi (ou alors le sujet d'un véritable travail et le questionnement même de l'œuvre). La plupart du temps il sert la cause des choses sans âme, de celui qui fait pour faire mais qui n'est pas présent dans l'œuvre. L'artiste s'est retiré. Même le " politiquement engagé " peut être désinvesti. C'est la cohorte des " sans- titre " comme autant de " je ne sais pas " ou " à vous de décider ".
Pourquoi l'artiste refuse-t-il de se prononcer ?

mlle Plume
18.11.02

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Lettre à un jeune critique


.....................ON EN COURS